Il y a quelques mois, j’ai été invité à compléter cette phrase d’accroche :
« À mes yeux, le métier de coach…«
Voici ce que j’avais répondu :
Aujourd’hui – octobre 2020 – je vois surtout le métier de coach comme étant à plusieurs égards un (des) métier(s) du changement, à la fois fondamentalement et au-delà de lui-même.
Dès ces origines d’abord, le changement est propre au métier de coach. Sans entrer dans les détails mais pour rappel, ce métier s’est précisément structuré au cœur d’une période de grands changements : le XXe siècle (plus précisément sa deuxième partie où apparaît le coaching) a en effet été le siècle des plus rapides changements de société de l’Histoire humaine.
Mais au-delà du contexte de ses origines, le métier de coach est un métier d’accompagnement face au changement. Le coach est en effet un interlocuteur tout désigné pour accompagner celles et ceux qui sont confrontés à un changement, un défi de la vie, qui se présentent sur leur chemin.
Et que ce soit au cours de ce genre de coaching propre à un changement ou d’un autre, le métier de coach offre l’occasion d’un changement quelque soit la demande : l’ensemble des séances permet à la cliente et au client d’apprendre à apprendre. Le changement est au coeur de la dynamique du coaching : on parle bien de processus de coaching. D’une demande initiale, le coach amène ses clients et clientes à déterminer un objectif, c’est en soit un premier changement. Plus encore, si le ou la cliente a besoin de l’accompagnement d’un coach pour atteindre cet objectif c’est qu’il ou elle a besoin de procéder à un changement en lui-même, ne serait-ce que pour devenir plus autonome, plus responsable, pour agir ou décider. Le métier de coach est ainsi intrinsèquement lié au changement dans son exercice même.
Et, encore au-delà, je crois que le métier de coaching est plus encore qu’issu du changement, plus encore qu’un outil face au changement ou plus encore qu’une occasion de changement pour les clients et clientes et leur demande. À mes yeux, le métier de coach est également un métier du changement à plus grande échelle : celle des sociétés.
Alors que j’évoquais plus tôt le caractère facilitateur du métier de coach, je parle ici du caractère introspectif et de prise de conscience du métier de coach. Lors d’un processus de coaching, les changements qui s’opèrent n’ont pas seulement pour effet l’atteinte d’un but mais ont, me semble-t-il, un effet bien plus durable au-delà même du cadre de l’exercice.
Les clients et clientes découvrent ou re-découvrent des aspects de eux- et elles-mêmes ou de leur environnement : ils et elles ouvrent les yeux et sauront mieux les ouvrir, élargissent leur horizon et sauront à l’avenir qu’il n’est qu’une ligne. Les clients et clientes apprennent à apprendre de leur expérience du coaching et continuent évidemment en dehors.
Je pense en effet qu’il ne faut pas négliger cet apprentissage que permet le coaching. En ayant bien-sur à l’esprit que coaching n’est pas formation, le métier de coach n’en est pas moins un puissant outil de transformation des individus pour et par eux-mêmes. Et ces mêmes individus qui, riches de leurs propres changements et agissant dans leur environnement avec de nouveaux paradigmes, produisent inévitablement des changements autour d’eux. Sans qu’ils n’aient besoin de les transmettre explicitement, leurs prises de conscience auront des répercussions sur leur environnement proche. Il ne s’agit plus seulement des effets de l’atteinte de l’objectif sur l’écologie des clientes et clients, mais bien de mécanismes de pensées et d’actions qui vont être perceptibles et vécus par la famille, les amis, les collègues, les voisins, les commerçants, etc.
Les clients et clientes d’un coaching vont être observé·e·s et vont agir nouvellement à propos de ce qu’ils ou elles auront pu aborder lors du processus de coaching. Par exemple, peut-être veilleront-ils et elles davantage à leurs valeurs ou besoins, ou en auront-ils et elles simplement davantage conscience, lorsqu’ils et elles choisiront leurs produits, aborderont une réunion, partageront un moment entre amis, s’adresseront aux enfants qui les entourent ou décideront pour quel programme ils et elles voteront aux prochaines élections. Et puisque ces clientes et clients font parties de l’environnement d’autres individus et d’un système, ces autres individus ou ce système, nourris de nouvelles « données » apportées et portées par ces clientes et clients, changent également…
J’aime alors croire que, de cette manière, le métier de coach ne permet pas seulement aux individus qui s’en approchent de devenir plus conscients, mais également de construire des sociétés globalement plus conscientes d’elles-mêmes, plus conscientes des individus qui les composent, et plus conscientes de ce qu’elles peuvent elles-mêmes devenir.
Le métier de coach porte en lui les principes d’autonomie, de responsabilité et de mise en action. Quand le client et la cliente s’en saisit, il et elle devient lui- et elle-même plus autonome, plus responsable et plus acteur et actrice de sa vie. Le métier de coach et les individus à qui il s’adresse permette ainsi de tendre vers un monde qui est lui aussi plus responsable, qui veille à plus son écologie et qui sera plus en mesure de s’adapter aux changements qui se présenteront toujours.
En résumé, je dirais donc le métier de coach vient du changement, accompagne le changement et est source de changement. Le changement est le passé, le présent et le futur du métier de coach. C’est pourquoi le coach doit lui-aussi toujours apprendre : apprendre de lui-même, par lui-même et au-delà de lui-même, et apprendre pour lui-même, pour son métier, pour ses clients et pour la société à laquelle il participe ainsi.
C’est avec cette perception de métier de coach que je m’engage aujourd’hui dans cette riche et passionnante profession d’avenir, et je pense qu’il s’agit d’une perspective responsable et motivante pour y faire mes premiers pas.