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Sur mon chemin (1) : Hélène

Sur mon chemin (1) : Hélène

Travailler en relation duelle avec des personnes en perte d’autonomie, isolées et souffrants de troubles neurologiques et/ou psychiques, a régulièrement quelque chose d’éprouvant.

L’adaptation est le maître mot qui doit s’exercer à tout instant dans la posture professionnelle tant par l’esprit, par les mots que par le corps.

La relation qui se tisse avec ces personnes en fragilité est essentielle.

Car c’est sur la confiance que la personne a en celle-ci que nous pouvons l’aider à traverser les moments difficiles ou à relever des défis qui amélioreront son quotidien.

Il arrive alors que le travail mené ainsi, dans l’alliance du professionnel et de la personne, fasse émerger hors des eaux tumultueuses d’un quotidien douloureux, des îles de sérénité laissant entrevoir des possibilités nouvelles pour construire, à l’abri des intempéries, un avenir prometteur.

Je vous partage ici, dans les grandes lignes, les fruits d’un accompagnement qui évolue heureusement et rapidement au regard même de la personne renforcée :

Hélène*, bientôt 80 ans et quelques neurotroubles naissants

Lorsque je rencontre Hélène à son domicile où elle vit avec son mari, je découvre une personne crispée aux larmes inépuisables. L’un de ses médecins m’a conseillé au couple pour un accompagnement** individualisé, respectant le refus de Mme de se rejoindre à un groupe.

Je n’aurais que rarement l’occasion d’observer directement ses troubles mnésiques naissant car pour l’heure, je m’engage d’abord à écouter son histoire et ce qui vient aujourd’hui sans cesse tourmenter sa vie.

Nous passons ainsi deux heures par semaines pendant quatre à cinq semaines à recueillir sa peine, sans jamais la remettre en question par le Réel que pourrait représenter son époux.

*le prénom a été modifié.
**Intervention « Autonomie, Mémoire & Entourage » à domicile

Au fil des rencontres, certains épisodes de sa vie reviennent sans cesse, mais d’autres se sont suffisamment fait entendre pour accepter de ne plus s’imposer.

Cela libère de la place pour prendre de la hauteur et commencer à aborder le quotidien et les besoins communs à toutes les histoires que Hélène me raconte de sa vie.

Entre autres besoins, nous mettons en évidence celui d’indépendance au regard de ses proches aidants. Ce besoin est entre-autre lié à son plaisir de sortir, de socialiser et de vivre de nouvelles expériences à partager.

C’est ici que, paradoxalement, l’option de se joindre une fois par semaine à un groupe permettrait de répondre à plusieurs de ses besoins : une journée en accueil de jour, avec aller-retour via une navette, sans le concours d’un aidant, permettrait à Hélène de vivre quelque chose à elle dans un environnement respectueux de ses capacités.

Après prises de contact, présentations répétées et nombreuses explications pour rassurer la peur de « rester sur place », nous organisons un essai étayé par l’alliance que nous avons tissée entre nous.

Le résultat est, sur l’instant, mitigé car la peur domine les pensées, mais la confiance de Hélène en nos accords mutuels permet de persévérer, de monter un dossier et de mettre en place avec moultes filets de sécurités trois premières journées.

Nous sommes ici à deux mois de ma première rencontre avec Hélène.

Très vite, Hélène décrit ses journées comme des moments de liberté.

Elle apprécie qu’on vienne la chercher le matin et qu’on la reconduise le soir sans avoir besoin de l’aide de ses proches.

Elle aime le contact des personnes sur place : les personnes accueillies autant que les personnes accueillantes.

C’est une journée pour elle, à elle, et où elle peut être elle-même.

Bien sûr, ce changement a fait remonter d’autres besoins insatisfaits depuis trop d’années et le travail est loin d’être terminé pour que Hélène puisse vivre un quotidien majoritairement apaisé.

Toutefois, il est à souligner qu’en ce début de mois de mai, soit à quatre mois du début de l’accompagnement :

  • Hélène a aujourd’hui un refuge à l’abri de sa tristesse ;
  • celle-ci ne s’impose plus autant qu’avant dans nos rencontres ;
  • pour la première fois, une séance a commencé par « aujourd’hui, ça ne va pas trop mal » soutenu d’un sourire ;
  • et, surtout, Hélène perçoit ses proches aidants sous un nouveau jour, observant leurs propres fragilités et, par contraste, sa propre robustesse et ses propres ressources oubliées.

Le projet d’accueil de jour était inenvisageable il y a quelques mois. Aujourd’hui, il a du sens et soutiendra les prochaines étapes du mieux-être.

Ce projet n’a jamais été le mien, mais il est devenu un moyen pertinent et respectueux du présent pour atteindre un futur plus désirable.

J’ai plaisir à partager ici ce genre d’évolution de situation aux obstacles pourtant nombreux.

J’y vois la démonstration que l’important n’est pas le poids des obstacles mais l’équilibre qu’il est possible de créer lorsqu’on leur accorde une place dans le système, comme les sujets d’un mobile complexe.

Les chemins des Aidants : embuches & boussoles [1]

Les chemins des Aidants : embuches & boussoles [1]

« Si si, moi ça va, je ne suis pas à plaindre ! »

Vous aidez, allez aider ou connaissez quelqu’un qui aide une personne faisant face à une maladie ou qui reçoit un traitement qui diminue son autonomie (handicap, maladie chronique, neuro-évolutive, cancer, dépression, etc…) ?

Cet article porte un regard sur quelques reliefs du parcours des personnes aidantes. Les lignes qui suivent s’appuient sur une observation de terrain (notamment au domicile de personnes souffrant d’une maladie de la mémoire) et sont motivées par un désir d’informer pour faciliter le vécu des aidant·e·s comme des aidé·e·s.

Difficultés ordinaires sur le chemin des personnes aidantes

Les personnes qui aident, soutiennent ou vivent cette épreuve « aux côtés de » sont, elles aussi, affectées par la pathologie, le trouble, le handicap…

Même si la validité des aidants est mise en lumière par contraste ; même si les aidants incarnent alors l’endurance et la force pour inspirer et soutenir, voire pallier aux besoins de la personne aidée ; les personnes aidantes restent des êtres humains sensibles et aux ressources en quantité variable et limitée dans le temps.

S’observer marcher pour être en mesure d’aider à avancer

Accompagner un proche qui fait face à des troubles demande d’avoir beaucoup de temps et d’être en mesure de marcher à ses côtés : un aidant épuisé n’a plus autant les moyens d’aider comme il le voudrait.

Souvent les personnes sont tellement investies dans leur rôle (ou leur mission) qu’elles culpabilisent lorsqu’elles ne parviennent pas à « être à la hauteur ».

Chaque personne aidante fait avec les ressources qu’elle a et celles qu’elle découvre en chemin.
Il est rare d’avoir reçu une formation ou un manuel pour aider un proche.
Et même les experts du soin s’épuisent souvent malgré eux ou sous la pression.

L’épuisement-en-aidant est un risque qui peut être prévenu si les aidants sont eux-mêmes accompagnés tôt et s’ils apprennent à repérer les signes avant-coureurs tels que :

  • Manque d’énergie
  • Fatigue malgré bonne nuit de sommeil
  • Moins voir sa famille et ses amis
  • Désintérêt pour les activités qui plaisaient (sports / loisirs…)
  • Négligence de ses propres besoins (santé, alimentation, habillement, repos…)
  • Tension fréquente / Difficulté à se détendre (à ne rien faire)
  • Vie organisée pour aider au mieux mais perte de la satisfaction à le faire.
  • Sentiment de tristesse / impuissance / sur les nerfs / colère facile
  • Prise ou perte de poids sans raison apparente
  • Soi-même malade ou souffrant plus souvent
  • Impatience et irritabilité envers la personne aidée
  • Pensées violentes envers soi ou la personne aidée

Ces signes sont courants, logiques et envoient simplement des messages qui doivent être repérés :
C’est une force de réussir à les voir, les accepter et de pouvoir réagir suffisamment tôt.
Ces « alertes personnelles » sont nécessaires pour pouvoir retrouver un équilibre de vie.

LE défi le plus difficile sur le chemin de la personne aidante

Beaucoup de personnes aidantes ont tendance à se définir, comparativement, comme étant celles qui vont bien ou qui doivent aller bien.

Leur plus grande difficulté, leur plus grand défi, c’est de demander de l’aide.
Parce que l’on croit qu’une personne qui demande de l’aide est une personne qui va mal.

Une autre pensée assez tenace est de se dire que le temps qu’on s’accorde est du temps qu’on devrait accorder à la personne qui va le moins bien.

Or :

  • Vous êtes légitime à demander l’aide (tôt) pour pouvoir bien aider votre proche (longtemps).
  • Parce que c’est un rôle difficile, vous avez le droit d’être aidé et dire que vous n’en pouvez plus.
  • Vous avez tout intérêt à prendre soin de vous au regard des risques qu’implique votre rôle.

Notez que : même les psychologues et autres personnes exerçant un métier d’accompagnement sont éthiquement tenues d’être supervisées et épaulées pour exercer.

Demander de l’aide témoigne aussi de votre souci, de votre amour, de votre engagement pour la personne aidée.

Et vous avez le droit de ne plus souhaiter (temporairement ou non) être seul·e à assumer ce rôle auquel vous ne pouviez pas être préparé (même si vous avez déjà aidé un autre proche dans votre vie : chaque chemin est différent).

S’équiper et planifier l’itinéraire pour ne pas s’épuiser

Quelques pistes à emprunter aussi souvent qu’elles se présentent :

  • Parler, partager ce que vous vivez avec des amis, des proches, des personnes de confiance : les bons moments comme les plus difficiles.
  • Récoltez des informations sur les troubles qui touchent la personne que vous aidez.
  • Faites des choses que vous aimez, aménagez de l’aide pour les conserver.
  • Prenez soin de votre santé physique et psychologique : ce besoin doit être contenté.

Les haltes & relais

Des rendez-vous réguliers auprès d’un thérapeute / psychologue / médecin sont pertinents pour bénéficier d’un soutien moral (essentiel) ou pour trouver le moyen de surmonter des difficultés.

Ce sont des moments privilégiés pour faire le point et évaluer le degrés d’épuisement : s’assurer que tout va bien ou trouver comment demander de l’aide.

Ce sont aussi des jalons sur votre chemin de personne aidante : des bouées à atteindre.

Les guides & astuces adaptées

Un accompagnement par la méthode du coaching est un moyen de se prémunir de l’épuisement.

Avant même de ressentir et vivre des difficultés vous apprenez alors à :

  • définir votre manière à vous d’aider votre proche
  • identifier vos forces / vos ressources dans ce rôle
  • re-connaître vos limites et les mesurer quand elles sont atteintes
  • accepter librement les aides à votre disposition
  • déjouer les embuches sur le chemin de l’aidant : notamment le piège de relation sauveur/victime.
  • et de nombreuses prises de conscience (sur vous-même) qui vous aideront dans la vie.

Votre chemin longe celui de la personne que vous aidez.
Cela reste votre chemin, avec ses reliefs et sa destination.
Équipez vous pour rester dessus : cela aidera l’autre à continuer sur le sien.

Concerné·e, besoin de plus de renseignements ?

  • 07 83 44 66 56 : appels / SMS
  • les services municipaux (mairie, CCAS…)
  • les services départementaux (CLIC, MDPH…)
  • les associations d’aidants…

Besoin d’aide d’urgence ?

crédit image en-tête d’article : Hiking Photographer blog

Thérapie « Narrative » ? [introduction]

Thérapie « Narrative » ? [introduction]

-> Écrire une histoire ? Pas vraiment
-> Thérapie à partir de contes ? Non

👉 « Narratif » c’est pour :
1. souligner que nous avons tous une manière de raconter notre propre histoire de vie.
2. le fait qu’on va considérer le Problème comme un protagoniste de cette histoire.
3. l’intention de redonner à la Personne sa place d’auteur de sa propre histoire.

Dans ces thérapies brèves, l’idée est d’aider les personnes à prendre du recul sur leurs Problèmes. Les Problèmes se sont invités dans leur vie au point qu’on ne peut plus raconter les évènements de vie sans que les Problèmes soient présents, et plutôt très présents.
On remarque que c’est plutôt l’histoire des Problèmes qui se raconte.

✋ Or la Personne n’est pas le Problème !

En analysant les stratégies du Problème (son mode opératoire, ses lieux d’interventions, ses alliés, son impact…), on va repérer en parallèle dans l’histoire de la personne les exceptions : les passages de l’histoire où le Problème n’apparait et n’influence pas.

☝️ Et ça, c’est le début d’une histoire de Solutions !

Ceci n’est qu’une bande-annonce de ce qui se passe en Thérapie Narrative (et non un résumé). Pour avoir toute l’histoire, il faudra venir soumettre votre Problème au processus. Attention, nous ne pouvons pas promettre qu’il en sortira indemne…

🤏 Florilège de Problèmes qui font peut-être partie de votre histoire :
Montée d’angoisse – Bafouille de trouille – Retard implacable – Terreur du chef – T’es nul – Tais-toi – Stress-Paresse – Furieuse colère… – Honte vicieuse…

En épilogue, la Thérapie Narrative ?

✍️ Ce n’est PAS écrire une histoire.
Votre histoire s’écrit déjà. Un Problème y prend beaucoup de place, mais votre histoire n’est pas celle du Problème. La thérapie narrative vous donne les moyens de libérer votre histoire de son influence pour que vous puissiez écrire la suite plus librement.

🤲 Ce n’est pas une thérapie qui s’appuie sur des contes.
Il y aura des référence à la structure narrative des contes pour prendre conscience des implications et du rôle des éléments de votre histoire sur votre vie. C’est au praticien que revient la tâche de rendre cela accessible.

👍 Aucun talent narratif, d’écriture ou de lecture n’est requis par vous pour avancer avec cette approche.

Page de l’accompagnement proposé par Renfort en Soi à Rouen : Thérapie Narrative.

Croyances : Se faciliter l’existence & Fruits d’adolescence

Croyances : Se faciliter l’existence & Fruits d’adolescence

Nos croyances sont comme les lunettes à travers lesquelles nous regardons le monde.
Certaines sont « aidantes », d’autres sont « limitantes » et d’autres sont à l’essai.

🤓

Nos croyances aidantes soutiennent nos choix et actions, sont valorisantes et nous permettent de nous projeter dans un futur maîtrisé.
Par exemple : « La vie n’est pas un long fleuve tranquille. » peut aider à supporter une période ou des évènements difficiles, à nous sentir fier d’avoir su fait face à une épreuve, et nous amener à faire le choix d’une assurance en anticipation des coûts des accidents de la vie.

Nos croyances limitantes nous empêchent d’avancer, nous bloquent sur nous-même et brouillent la réalisation de projets ou de nos besoins.
Par exemple : « En famille, on est unis et on s’entraide. » peut empêcher de se tourner vers d’autres formes d’aides en cas de besoin, créer de la culpabilité en cas de vulnérabilité ou d’avis divergents, et peut restreindre les pistes d’épanouissement professionnel.

Et ce que l’on croit devient vite ce que l’on pense et détermine la manière dont on agit.
C’est sans compter sur le biais de confirmation. Ce bien cognitif a tendance à renforcer nos croyances en nous faisant lire les résultats de actions à la lumière de ce que l’on pensait déjà.

🧐

Les croyances limitantes survivent et nous pourrissent la vie grâce à l’absence de croyances alternatives. Une personne aux « croyances spécialisées » qui sont aidantes à un moment de sa vie vivra difficile les changements de vie où ses croyances deviennent limitantes.
La solution ne consiste pas à devenir un caméléon ou une reine du retournement de veste.

Une solution consiste à avoir en soi suffisamment de lunettes différentes pour regarder le monde avec clarté : avoir vécu des expériences diverses et complexes permet d’être plus équipé, de pouvoir prendre un outil plus adapté à une situation donnée.
Autrement dit, s’autoriser des alternatives aujourd’hui peut nous faciliter l’existence et la résolution de nos problèmes de demain.

😎

Je vous invite à davantage ou régulièrement mettre des croyances à l’essai (de la pensée à l’action).
Partez de ce que vous vivez, du concret ; pas de situations générales ou abstraites.
Appuyez-vous sur votre vie : c’est en général le sujet qu’on connait le mieux.

Choisissez une situation dans laquelle vous vivez une forme légère d’inconfort : celle qui est supportable.
Et demandez-vous quelle autre manière de voir les choses allégerait le vécu de cette situation ?
Pour ne pas avoir le sentiment de vous trahir, mettez à l’essai des croyances proches des vôtres.
L’important est avant tout de ne pas les censurer à l’avance.
Estimez leur portée après observation en gardant en tête le biais de confirmation.L’aide d’un proche ou d’une personne de confiance peut faciliter l’expérience.

🙃

Une autre manière d’amorcer cette démarche : tournez-vous sur votre propre évolution.
Retrouvez dans votre vécu une croyance qui a évolué ou que vous avez quitté pour un manière de pensée plus adaptée à ce dont vous aviez besoin ou envie de réaliser.

Souvent, l’adolescence est une période où on teste beaucoup de croyance : c’est un période où l’on apprend beaucoup.
Par exemple : Quelle idée de la vie avez-vous expérimenté à cette époque en y croyant et à laquelle aujourd’hui vous ne croyez plus ? Et au profit de quelle autre idée de la vie ?

🤩

Notre sentier est celui que l’on trace parmi une multitude d’autres pistes.
En choisir une devrait toujours permettre d’en emprunter de nouvelles.


Rendez-vous sur votre sentier !

🙂
Le Doute : mon compagnon, mon assistant

Le Doute : mon compagnon, mon assistant

Le Doute m’accompagne au quotidien depuis longtemps. Sa présence s’est renforcée avec le temps et surtout à force d’expériences nouvelles.

Vivre de nouvelles expériences permet d’entrevoir les choses autrement et de vivre directement que les choses peuvent être vues autrement.

Des idées acquises sont remises en question : au moins le temps de savoir si elles restent adaptées… ou plutôt dans quelles situations elles restent adaptées.

Le Doute apparaît et alors « on ne sait pas ». Ou plutôt, nos expériences passées ne semblent plus suffisantes face à la nouveauté, la surprise, l’imprévu ou l’inconnu.

Inconfort et côté obscure

Très souvent, cette prise de conscience est assez inconfortable, surtout si elle s’installe et si, comme moi, vous êtes en quête de vérités, de justesse et de sens.

Le Doute Pathologique guette. Celui qui génère une souffrance, un vide face à des décisions ou des situations nouvelles. Celui qui s’auto-entretient. Le côté obscure du Doute.

Il peut anéantir toute forme de confiance : vous faisant douter de vos propres expériences passées. Après tout : comment être sûr qu’on les a vécu « du bon côté » et qu’on ne s’est pas mis le doigt dans l’œil depuis le début ?

[Ce n’est pas le sujet ici mais face à ça, rappelez-vous que vous avez surement déjà foiré sans vous en rendre compte et que vous avez su rebondir, vous adapter et vous relancer avec des idées solides qui vous ont aidé à surmonter de nombreuses situations. Au plaisir d’en échanger.]

Chance et mise à jour

Du côté lumineux, le Doute permet aussi et avant tout de « garder la tête froide ». Savoir que l’on ne sait pas offre la chance de s’ouvrir aux différentes manières de voir, vivre et traverser les situations.

Autrement dit, le Doute est la porte d’entrée à de nouvelles idées sur le monde et nous-même.

Par exemple, j’ai récemment remis en question les formules des coachs du type « Soyez l’auteur de votre histoire. » ou « Reprenez en main votre vie. ».

Ces formules véhiculent pour certaines personnes un jugement selon lequel il faut avoir la main sur sa vie ou écrire chaque ligne de son histoire.

Or c’est d’une part impossible (nos vies sont complexes et cet absolu est au mieux un idéal, au pire un enfer) et c’est d’autre part prendre le risque d’exclure celles et ceux qui aiment se laisser porter et qui vivent très bien ces moments quand ils sont à vivre.

C’est là que mon Doute m’inquiète.

Car je partage allègrement ce genre de formule et véhicule alors moi-même une vision du monde qui pourrait ne  pas représenter ce en quoi je crois. Suis-je entrain de me trahir ? Quid de mon authenticité ?

Et c’est là la pertinence du Doute : ce n’est pas une fin en soi, c’est un moyen de repérer ce qui est important, ou ce à quoi on peut se fier.

Le Doute permet de mettre à jour des croyances et de faire des choix conscients.

Finalement, où me mène mon Doute sur les formules de coachs ?
À retrouver mes valeurs et à voir en quoi elles sont nourries ici :

Les professionnels de l’accompagnement savent que ce qui importe n’est pas que les gens maîtrisent leur vie mais qu’ils soient OK avec la manière dont ils la vivent.

Ici « l’auteur de l’histoire » choisit d’écrire l’histoire avec une intention et c’est cette intention qui doit être « maitrisée » : l’auteur sera d’autant plus satisfait que sa manière d’écrire sera représentative de qui il est et de ce qu’il a consciemment souhaité d’écrire.

Donc, c’est bien sûr OK de ne pas souhaiter « être l’auteur de son histoire », si cette manière de vivre a pu faire l’objet d’un choix conscient et que la personne s’autorise à revenir sur cette décision le moment où ce ne sera plus OK pour elle.

Ces expériences de pensées qu’offrent le Doute sont précieuses quand elles permettent de confirmer que l’on est sur « le bon chemin » – le sien – ou de s’autoriser à en prendre un autre qui le sera davantage.

Compagnon et assistant

Pour terminer sur les apports de Doute, j’ajoute ici qu’il n’est pas qu’un compagnon sur mon chemin de vie quotidienne au sens « dans ma vie personnelle ».

C’est un inestimable assistant dans mon activité professionnelle :

C’est lui qui me permet d’accueillir chacune des personnes que je reçois telle qu’elles se présentent car je ne sais rien de ce qu’elles vivent, ressentent ou traversent avant qu’elles n’aient accepté d’en faire part.

Le Doute me permet dans ce contexte qui m’est cher d’être à l’écoute de l’autre (ce qui est encore plus important pour moi).

Le Doute est un de mes meilleurs outils de travail pour donner à chaque personne les moyens de trouver des solutions qui soient vraiment les siennes, d’apprivoiser sa vie selon ses propres valeurs et de continuer sur un chemin qui soit authentiquement le sien.

En conclusion

Quand il ne s’auto-entretient pas (douter pour douter), le Doute (me) permet de :

  • mettre à jour des croyances afin de s’assurer qu’elles sont vraiment aidantes ;
  • s’ouvrir à d’autres perceptions du monde et d’enrichir sa propre vision et manière de vivre sa vie ;
  • être à l’écoute des autres au-delà de ce que l’on a vécu jusqu’ici.

Et pour vous, quel rôle joue le Doute dans votre vie ?

Différences coaching & thérapie

Différences coaching & thérapie

On peut opposer et dissocier coaching et thérapie.
Renfort en Soi, c’est pourtant selon vos besoins un accompagnement « coaching » ou un accompagnement thérapeutique.
Voyons ensemble ce qui lie coaching et thérapie puis 3 différences
que nous pouvons retenir entre les deux domaines.

Du l’extérieur, il n’est pas toujours facile de savoir quand recourir à l’un ou à l’autre.
Il se peut que vous ayez certains préjugés vis-à-vis de ces deux accompagnements.

  • On peut se dire que le coaching est une version dégradée d’un travail avec un psy parce qu’elle n’est pas aussi régulée. Ou que le coaching c’est du positivisme anglo-saxon à tout bout de champ.
  • On a aussi tendance à reprocher aux métiers “psy” de donner une grande place à la sexualité et à l’enfance ou de se concentrer uniquement sur les pathologies et les névroses. On passerait aussi facilement des années en thérapie sans savoir si on aura avancé à la fin.

En réalité, les deux disciplines se nourrissent l’une l’autre depuis ces dernières décennies.

Les thérapies brèves sont plus fréquentes dans l’univers “psy” qui se rapprochent alors des méthodes du coaching. Elles n’ont pas pour but de s’installer dans la durée, et sont orientées « solution » plutôt que sur la compréhension du problème.

Et le coaching entre aujourd’hui dans le domaine de la santé mentale, qui va au-delà des maladies psychiques. L’Organisation Mondiale de la Santé définit la santé mentale comme un enjeu public, incluant les maladies “ordinaires” comme l’anxiété ou le stress qui s’installent dans la durée.

Thérapie et coaching visent le bien-être, une bonne santé mentale et donc la transformation d’une situation singulière pour franchir les difficultés et dépasser les souffrances.

Dans les deux cas, il s’agit d’entreprendre en vous-même pour déconstruire ce qui vous empêchent d’avancer et construire une nouvelle approche vers le monde tel que vous voulez l’arpenter.

De plus, nos vies sont parfois si riches d’une multitudes d’éléments (complexes) qu’il est de plus en plus nécessaire de se faire accompagner pour réaliser des transitions sereinement.

Les coachs et les thérapeutes sont formés à repérer et à vous montrer vos angles morts, et vous permettent de vous sentir considérablement mieux, et d’évoluer au niveau personnel ou professionnel.

Cependant, des différences rendent un coaching ou une thérapie plus pertinent en fonction de votre situation ou de vos besoins au moment de votre demande.

Ces disciplines sont dans certains cas complémentaires car elles n’abordent pas vraiment les mêmes problèmes et n’ouvrent pas non plus aux mêmes solutions.

Explorons 3 différences majeures entre coaching et thérapie afin d’éclairer votre choix avant d’en parler plus avant avec des professionnels de l’accompagnement.


1/ Coaching et Thérapie : approche et objectifs différents

Deux disciplines : deux natures. Coaching et thérapie ont un but commune (meilleure santé mentale), mais des objectifs différents.

En résumé :

  • La thérapie permet de « passer de dysfonctionnel à fonctionnel. »
  • Le coaching permet de « passer de fonctionnel à hyperfonctionnel. » 

La thérapie aide à comprendre, à conscientiser ce qui s’est passé pour en faire le deuil.

Le coaching vise à trouver de nouvelles solutions, et dépasser les freins.

De façon schématique, avec la thérapie, on veut aller bien, avec le coaching, on veut aller mieux.

Les objectifs de la thérapie

Dans une thérapie, il y a un trauma, une souffrance, qui crée ne permet pas d’avancer avec aisance dans le monde.

Parmi les causes : traumatismes graves, addictions ou pathologies médicales moyennes ou sévères, ou troubles psychiques légers, voire des épisodes difficiles et normaux de la vie. Par exemple, des blessures d’enfance, ou des deuils, des difficultés relationnelles sont traitées par le biais de thérapie. 

A l’origine, en psychologie, l’attention était portée sur l’anormalité ou le pathologique. Depuis, le champ s’est étendu au-delà des souffrances dysfonctionnelles. C’est le cas par exemple de la psychologie positive*, centrée sur les pensées et émotions positives.

*« Étude des conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des gens, des groupes et des institutions. »

selon Shelly Gable

Quand avoir recours à une thérapie ?

Si vous vivez une dépression, avez de pensées suicidaires, si vous avez des troubles de la personnalité, si vous craignez de passer à l’acte et de mettre en danger vous-même ou autrui, si vous avez des traumas non résolus qui vous empêchent d’avoir une vie relationnelle ou sociale “normale”, si vous avez des addictions lourdes, c’est auprès du domaine thérapeutique que vous devez consulter : thérapeutes, psychologues ou psychiatres. Les uns comme les autres sauront vous orienter.

Les objectifs du coaching

On peut réaliser un coaching avec une vie tout à fait normale.

Certains appelle le coaching la “thérapie des bien-portants”.

Il y a à travers le coaching l’envie d’un peu plus. Plus de liberté. Plus de temps. Plus de sérénité. Plus de paix. Plus de bien-être. Plus de réussites. Plus de satisfaction. Plus de vie. Ce n’est pas « juste aller bien », il s’agit d’aller vers un mieux par rapport à soi.

Les personnes en coaching souhaitent développer leur potentiel professionnel, réaliser des transitions de vie, prendre confiance en elles, apprivoiser le stress, dénouer des difficultés relationnelles et globalement mieux avancer dans le monde avec leurs talents.

Au départ, le coaching s’est popularisé à partir du sport et du spectacle. L’objectif : accompagner des athlètes ou artistes aux bonnes performances à devenir exceptionnels, en prenant en compte l’importance du mental dans la réussite.

Ensuite, le coaching est entré dans les entreprises plutôt vers les dirigeants, managers ou hauts potentiels dans un premier temps : pour les accompagner dans leur développement dans un environnement de plus en plus complexe.

Aujourd’hui, le coaching s’est démocratisé et s’adresse à tous les domaines de la vie. 

Pour-quoi faire appel à un coach ?

Pour changer les comportements qui vous bloquent dans votre développement, pour traiter un sentiment de mal-être chronique, pour vous sentir à nouveau auteur de votre vie et de votre futur, pour améliorer vos relations, les coachs sont des professionnels qui peuvent vous y accompagner.

Coaching et thérapie en même temps ?

Vous pouvez tout à fait mener une thérapie, pour traiter un trauma non résolu, et en même temps un coaching pour lever vos freins à concrétiser un projet.

Parfois, vous commencerez par une thérapie, pour entreprendre un coaching ensuite. Vous pouvez aussi aborder les deux en même temps. Sentez vous libre d’en parler avec les professionnels qui vous accompagnent.


2/ La place du passé n’est pas la même en coaching et en psychologie

En psychologie, le passé a une place et joue un rôle important.

Un évènement de jeunesse vécu comme violent qui a créé un trauma et un blocage sera revisitée, pour être pouvoir être compris, approprié et dépassé. 

En thérapie, le présent s’améliore en mettant des mots sur le passé, pour lui donner du sens, le comprendre et en faire le deuil. 

En coaching, le passé est passé.

Il permet d’aller puiser des solutions qui ont déjà fonctionner. Mais il n’y a pas d’intérêt à le ressasser pour atteindre l’objectif visé.

Du passé, il reste les pensées (des souvenirs) et les comportements du présent qui en découlent. 

Le coaching reste focus ce qui se passe aujourd’hui : les croyances, les pensées et les comportements, pour les faire évoluer et créer un futur différent.

L’évènement de jeunesse a des effets sur le présent : une peur d’aller vers les autres, un rejet de l’autorité… C’est le vécu actuel qui fera l’objet du coaching.

En bref :

  • Le coaching reste focus sur « comment » être/faire/vivre différemment demain.
  • La thérapie cherche du côté du « pourquoi » : comprendre d’où ça vient pour vivre avec.

3/ Des durées d’accompagnement différentes

On ne peut décemment pas définir en amont une durée en thérapie.

Les patient·e·s peuvent ainsi arrêter leurs séances de thérapie quand ça va mieux et le thérapeute ne peut pas le savoir à l’avance.

Certaines thérapies durent des années. D’autres comme les thérapies brèves (Gestalt thérapie, l’analyse transactionnelle, ou la PNL…) prévoient des durées courtes orientées résultats.

Le coaching est cadré dans le temps

Entre 2 et 6 mois selon le rythme des séances, l’accompagnement se construit sur un objectifs précis à atteindre ou résoudre.

Le coaching est toujours de permettre à la personne d’ouvrir son regard, de prendre conscience croyances ou pensées limitantes, et de lui permettre de s’équiper pour atteindre ses buts par elle-même et pour elle-même.


En conclusion

La thérapie et le coaching on le même but ultime : aider à aller mieux.

Si les objectifs, les méthodes, les moyens diffèrent, il y a des de nombreux points communs.

Faire appel au coaching ou à la thérapie dépendra votre demande et les deux peuvent être complémentaires.

Dans tous les cas, vous devez avant tout vous sentir en confiance avec le professionnel et garder à l’esprit que ce que vous venez chercher ce sont des résultats.

Renfort en Soi vous propose l’une ou l’autre des approches via du coaching « de vie », professionnel ou spécifique aux personnes aidantes et de la thérapie narrative.

L’Approche Narrative

L’Approche Narrative

L’Approche Narrative participe à tous les accompagnements de Renfort en Soi.


C’est une manière d’aborder le coaching, la thérapie ou toute relation d’aide avec
une vue d’ensemble fondamentalement positive, humaniste et poétique.

L’Approche Narrative permet d’aborder toute situation dans sa complexité et sa singularité. Pour explorer la problématique, le praticien narratif est équipé de « cartes » ou de boussoles (ses outils d’exploration) qui vont d’une part permettre de délimiter le « problème » pour d’autre part aller chercher des solutions partout où il est absent.


L’Approche Narrative s’appuie sur le constat que l’humanité est pour l’instant la seule espèce qui se raconte des histoires. L’espèce humaine a cette prodigieuse capacité à s’extraire consciemment du présent pour puiser dans le passer pour investir l’avenir. En effet, nous agissons aujourd’hui, à partir d’évènements passés qui ont forgé notre histoire, pour atteindre ce que l’on imagine de demain.

Selon les évènements que nous avons retenu pour notre histoire, nous agissons d’une certaine façon. En retenant d’autres évènements pour notre histoire, nous pourrions être autrement. Ainsi lorsque l’histoire d’une personne raconte davantage celle des problèmes de sa vie que d’elle-même, la personne a plus de chance d’agir et de continuer à vivre une histoire de problèmes.


L’Approche Narrative – notamment en thérapie – rappelle qu’au même titre que certains grands récits de l’humanité, les problèmes limitent, rétrécissent et appauvrissent l’histoire que l’on peut raconter de soi. Une histoire ne peut être vécue en donnant une importance égale à tous les éléments mais nous avons le pouvoir de sélectionner ceux qui racontent l’histoire qui nous plait le plus.

L’Approche Narrative part en quête de ces histoires alternatives
pour libérer la personne des problèmes qui écrivent son histoire à sa place.


L’Approche Narrative consiste donc à aider la personne à passer d’un vécu dominé par l’histoire du Problème et les évènements de vie qui Lui donnent un rôle majoritaire dans l’existence de la personne, à un vécu basé sur une histoire alternative et préférée qui s’appuie sur d’autres évènements de vie bel et bien vécus mais jusqu’à lors écartés, laissés en arrière plan ou oubliés.


En résumé, l’Approche Narrative c’est :

  • prendre conscience que notre histoire s’est écrite à partir d’évènements qu’on nous invite à mettre en avant ;
  • prendre ainsi conscience qu’on est en droit de choisir de mettre en avant d’autres évènements aujourd’hui pour écrire la suite ;
  • rendre à la personne son statut d’auteur de sa vie ;
  • découvrir l’histoire alternative et désirée cachée derrière l’histoire du problème ;
  • mettre en valeur l’identité profonde de la personne (derrière le problème) et les actions qu’elle a mené, mène et peut mener (qui suis-je ? et comment je suis ?) ;
  • renforcer cette identité et ces actions par la présence de témoins passés, présents et futurs (nourrir son histoire d’autres personnages qui nous ont aidé, nous aide et nous aiderons) ;
  • permettre à la personne de raconter son histoire dans laquelle elle décide d’être au cœur de l’intrigue (le héros ou l’héroïne de l’histoire) et où le problème n’est qu’un personnage parmi d’autres autour d’elle (un adversaire ou un défi).
  • « Le problème, c’est le problème. La personne, c’est la personne. La personne n’est pas le problème. »
À mes yeux, le métier de coach…

À mes yeux, le métier de coach…

Il y a quelques mois, j’ai été invité à compléter cette phrase d’accroche :
« À mes yeux, le métier de coach…« 
Voici ce que j’avais répondu :

Aujourd’hui – octobre 2020 – je vois surtout le métier de coach comme étant à plusieurs égards un (des) métier(s) du changement, à la fois fondamentalement et au-delà de lui-même.

Dès ces origines d’abord, le changement est propre au métier de coach. Sans entrer dans les détails mais pour rappel, ce métier s’est précisément structuré au cœur d’une période de grands changements : le XXe siècle (plus précisément sa deuxième partie où apparaît le coaching) a en effet été le siècle des plus rapides changements de société de l’Histoire humaine.

Mais au-delà du contexte de ses origines, le métier de coach est un métier d’accompagnement face au changement. Le coach est en effet un interlocuteur tout désigné pour accompagner celles et ceux qui sont confrontés à un changement, un défi de la vie, qui se présentent sur leur chemin.

Et que ce soit au cours de ce genre de coaching propre à un changement ou d’un autre, le métier de coach offre l’occasion d’un changement quelque soit la demande : l’ensemble des séances permet à la cliente et au client d’apprendre à apprendre. Le changement est au coeur de la dynamique du coaching : on parle bien de processus de coaching. D’une demande initiale, le coach amène ses clients et clientes à déterminer un objectif, c’est en soit un premier changement. Plus encore, si le ou la cliente a besoin de l’accompagnement d’un coach pour atteindre cet objectif c’est qu’il ou elle a besoin de procéder à un changement en lui-même, ne serait-ce que pour devenir plus autonome, plus responsable, pour agir ou décider. Le métier de coach est ainsi intrinsèquement lié au changement dans son exercice même.

Et, encore au-delà, je crois que le métier de coaching est plus encore qu’issu du changement, plus encore qu’un outil face au changement ou plus encore qu’une occasion de changement pour les clients et clientes et leur demande. À mes yeux, le métier de coach est également un métier du changement à plus grande échelle : celle des sociétés.

Alors que j’évoquais plus tôt le caractère facilitateur du métier de coach, je parle ici du caractère introspectif et de prise de conscience du métier de coach. Lors d’un processus de coaching, les changements qui s’opèrent n’ont pas seulement pour effet l’atteinte d’un but mais ont, me semble-t-il, un effet bien plus durable au-delà même du cadre de l’exercice.

Les clients et clientes découvrent ou re-découvrent des aspects de eux- et elles-mêmes ou de leur environnement : ils et elles ouvrent les yeux et sauront mieux les ouvrir, élargissent leur horizon et sauront à l’avenir qu’il n’est qu’une ligne. Les clients et clientes apprennent à apprendre de leur expérience du coaching et continuent évidemment en dehors.

Je pense en effet qu’il ne faut pas négliger cet apprentissage que permet le coaching. En ayant bien-sur à l’esprit que coaching n’est pas formation, le métier de coach n’en est pas moins un puissant outil de transformation des individus pour et par eux-mêmes. Et ces mêmes individus qui, riches de leurs propres changements et agissant dans leur environnement avec de nouveaux paradigmes, produisent inévitablement des changements autour d’eux. Sans qu’ils n’aient besoin de les transmettre explicitement, leurs prises de conscience auront des répercussions sur leur environnement proche. Il ne s’agit plus seulement des effets de l’atteinte de l’objectif sur l’écologie des clientes et clients, mais bien de mécanismes de pensées et d’actions qui vont être perceptibles et vécus par la famille, les amis, les collègues, les voisins, les commerçants, etc.

Les clients et clientes d’un coaching vont être observé·e·s et vont agir nouvellement à propos de ce qu’ils ou elles auront pu aborder lors du processus de coaching. Par exemple, peut-être veilleront-ils et elles davantage à leurs valeurs ou besoins, ou en auront-ils et elles simplement davantage conscience, lorsqu’ils et elles choisiront leurs produits, aborderont une réunion, partageront un moment entre amis, s’adresseront aux enfants qui les entourent ou décideront pour quel programme ils et elles voteront aux prochaines élections. Et puisque ces clientes et clients font parties de l’environnement d’autres individus et d’un système, ces autres individus ou ce système, nourris de nouvelles « données » apportées et portées par ces clientes et clients, changent également…

J’aime alors croire que, de cette manière, le métier de coach ne permet pas seulement aux individus qui s’en approchent de devenir plus conscients, mais également de construire des sociétés globalement plus conscientes d’elles-mêmes, plus conscientes des individus qui les composent, et plus conscientes de ce qu’elles peuvent elles-mêmes devenir.

Le métier de coach porte en lui les principes d’autonomie, de responsabilité et de mise en action. Quand le client et la cliente s’en saisit, il et elle devient lui- et elle-même plus autonome, plus responsable et plus acteur et actrice de sa vie. Le métier de coach et les individus à qui il s’adresse permette ainsi de tendre vers un monde qui est lui aussi plus responsable, qui veille à plus son écologie et qui sera plus en mesure de s’adapter aux changements qui se présenteront toujours.

En résumé, je dirais donc le métier de coach vient du changement, accompagne le changement et est source de changement. Le changement est le passé, le présent et le futur du métier de coach. C’est pourquoi le coach doit lui-aussi toujours apprendre : apprendre de lui-même, par lui-même et au-delà de lui-même, et apprendre pour lui-même, pour son métier, pour ses clients et pour la société à laquelle il participe ainsi.

C’est avec cette perception de métier de coach que je m’engage aujourd’hui dans cette riche et passionnante profession d’avenir, et je pense qu’il s’agit d’une perspective responsable et motivante pour y faire mes premiers pas.